Comme elle le fait chaque année depuis 2009, la Cour des comptes vient de rendre public son rapport sur « les comptes et la gestion de la présidence de la République ». Le contrôle du budget de la présidence constitue une innovation dans notre histoire politique, puisque de 1789 à 2007 les dépenses du « souverain » (roi, empereur, président) étaient incontrôlées et incontrôlables. Grâce aux investigations et aux recommandations de la Cour, les pratiques budgétaires et comptables de l’Élysée se sont rapprochées de la normalité administrative. Pour autant l’organisation et le fonctionnement de la présidence ne reposent sur aucun texte législatif et réglementaire, mais sur les seules décisions du chef de l’État. Ainsi, dans son dernier rapport, heureusement plus étoffé que l’an dernier, la Cour procède à une analyse de la nouvelle organisation de la présidence en matière de sécurité. Or sur un sujet aussi sensible et important la Cour reste silencieuse sur l’absence de base juridique de cette réorganisation, alors qu’il y a un an le Sénat, qui s’était saisi de cette question avait formulé des recommandations précises. En 2020, le budget de la présidence est à nouveau victime de la crise sanitaire qui a réduit les déplacements internationaux et français du chef de l’État, ainsi que l’accueil des visiteurs. De ce fait la dépense s’élève à 106,8 millions, au même niveau que l’année précédente. Au sein de nos dépenses publiques qui ne cessent d’augmenter, cette somme est modeste, puisque sur 1000 euros de dépenses publiques, la présidence compte pour 10 centimes d’euros. On trouvera ci-après mon analyse sur ce rapport.
étude de René Dosière budget Elysée 2020